Courte allocution présentée dans le cadre du débat intitulé
L’Université IDÉALE
organisé par l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS)
10 avril 2017
Bonsoir à toutes et tous,
Un grand merci aux organisateurs de nous permettre de réfléchir à l’université idéale, sans contraintes. On ne se donne pas toujours l’opportunité d’une telle réflexion.
L’université idéale met au profit de l’Humanité la liberté académique, cette responsabilité qui incombe aux professeurs et chargés d’enseignement de définir les cursus, les curriculums, les connaissances et les compétences à acquérir. Cette responsabilité qui incombe aussi au monde universitaire d’investir dans la recherche des savoirs et de leurs applications. L’université idéale est celle qui reconnaît la valeur de la liberté académique, dans l’exercice de la collégialité, pour offrir aux étudiants et aux étudiantes un développement personnel en facilitant l’acquisition de connaissances et le développement de compétences qui leur permettront d’exercer des professions et d’être des citoyens engagés.
La liberté académique, c’est la capacité à faire des miracles, petits et grands, l’autonomie de concevoir des choses nouvelles et de faire les choses différemment, dans un environnement complexe, aux ressources limitées. C’est l’exercice même de la fonction universitaire où l’on demande aux professeurs et aux étudiants d’agir librement avec conscience et ouverture.
L’université idéale est branchée sur le monde, tant à l’international que localement, et elle s’inscrit dans les grandes mouvances planétaires tout comme celles de son entourage. C’est une université bien de son temps, d’avant-garde, consciente des enjeux auxquelles font face l’Humanité et ses collectivités.
L’université idéale d’aujourd’hui embrasse le rôle de médiatrice dans la recherche de solutions aux défis de société, en misant notamment sur son sens des responsabilités, son intelligence délibérative et son attachement aux faits. Elle s’engage dans un dialogue, un processus moderne et volontaire de co-construction du monde. Elle mise sur une pédagogie active et consciente s’appuyant en particulier sur les idéaux étudiants pour définir le monde de demain.
L’université idéale, c’est celle qui mise sur les femmes et les hommes qui, jour après jour, réalisent sa mission d’enseignement, de recherche et de services aux collectivités. La différence entre deux universités tient essentiellement aux talents, aux savoir-faire, aux savoir-être et à l’engagement de ces femmes et de ces hommes. Cette université idéale valorise les diplômes universitaires et les carrières en milieu académique. Elle œuvre tous les jours pour que le plus grand nombre puisse bénéficier du POUVOIR de l’éducation et elle célèbre avec constance et enthousiasme la richesse de sa diversité et de ses réalisations. Elle reconnaît que l’expérience universitaire est avant tout une expérience essentiellement humaine.
Pour moi, comme bien d’autres, l’université idéale est tellement plus qu’un levier économique. L’éducation d’un peuple constitue l’assise d’une société prospère et riche, riche non pas qu’au sens économique ou financier, mais riche aussi d’une vision sociale en quête de justice, de vérité, d’équité et de dignité humaine, de capacités nouvelles et d’ouverture sur l’avenir. L’université idéale est porteuse privilégiée de cette vision qui invite à jeter un regard neuf sur sa mission d’enseignement, de recherche et d’engagement dans les collectivités. Elle doit promouvoir l’accès à une science consciente, enrichie de recherches fondamentales, de savoirs pratiques, d’interactions avec les milieux, d’analyses critiques et de créativité.
L’université idéale doit être construite ensemble. C’est ensemble que nous devons développer cette université, bien enracinée dans son milieu, et s’assurer de son évolution stratégique en misant sur trois piliers fondamentaux : l’excellence, l’expérience et l’engagement. C’est le projet auquel je vous convie : Ensemble : l’Avenir.
Sophie D’Amours, Ph.D.
Professeure titulaire
Candidate au rectorat de l’Université Laval

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